Histoire de la maison

L’Hôtel de Jerphanion Cambacérès est un hôtel particulier du XVIII ème siècle situé dans le cœur historique de la ville du Puy en Velay, secteur protégé par l’UNESCO. La construction de cette très belle demeure de style méridional, aujourd’hui en partie classée, a démarré en 1706 sous la direction d’un architecte probablement originaire d’Aix, ce qui explique ses volumes et ses techniques de construction très différents de ceux employés à la même époque dans la région.

C’est Jean de Jerphanion, Syndic du Velay qui a décidé son édification sur les fondations de deux maisons plus anciennes. Mais c’est à sa femme, Anne de Cambacérès, originaire du Midi que serait revenu le choix de l’architecte.

Vue générale du Puy-en-Velay en 1780, par le peintre Julien-Victor Veyrenc.
Portrait d'Anne de Cambacérès.

Cinq générations de Jerphanion exerceront la fonction de syndic. L’hôtel était à la fois leur logis et leur bureau : l’intégralité du rez-de-chaussé étant dévolu à cette fonction.

Autour de 1800, la maison est vendue à Gabriel-François-Louis de Becdelièvre, colonel des chasseurs en retraite. Son fils, François-Gabriel-Philippe-Narcisse, vicomte de Becdelièvre, érudit et peintre, fait partie des fondateurs du musée du Puy (musée Crozatier) et en sera le premier directeur.

Peu après sa mort, en 1860, l’hôtel est racheté par le comte de Chaulne, ex secrétaire de l’ambassade de France en Russie. La maison restera quarante ans en possession de sa famille, les Fages de Chaulne, avant d’être cédée, en 1901, aux hospices du Velay.

Un service de radiologie, une salle d’accouchement et un logement de fonction prennent place dans les appartements. Mais cette fonction d’annexe de l’hôtel Dieu ne durera que vingt ans. La maison sera finalement laissée à l’abandon pendant plus de cinquante ans.

C’est en 1975, alors qu’elle est menacée de ruine qu’elle est acquise par le sculpteur Philippe Kaeppelin. Séduit par ses proportions, il la restaurera et en fera une « maison d’artistes ». A partir de 1988, son fils Dominique et sa femme Brehed, à leur tour installés au Puy et également artistes, ont largement participé à sa mise en valeur.

Le décor de la maison est empreint de poésie, peuplé d’oiseaux imaginaires et d’œuvres nombreuses. La maison est tout à fait exceptionnelle, une des plus belles du Puy, avec son histoire multiple et fascinante.

La façade Ouest en 1975.